Protoxyde d’azote

Connu depuis la fin du 18e siècle, découvert par le chimiste anglais Joseph Priestley et employé en anesthésie depuis la fin du 19e siècle, le protoxyde d’azote, aussi appelé « gaz hilarant » ou oxyde nitreux, reste couramment utilisé en médecine, à des doses non anesthésiantes, notamment chez les dentistes, en obstétrique ou en médecine d’urgence pour ses propriétés analgésiques, sédatives et anxiolytiques.

En dehors du domaine médical, il a aussi été médiatisé en raison des risques d’abus et d’intoxications en cas d’inhalations détournées pour ses effets euphorisants.

Le protoxyde d’azote agit sur des cibles similaires à celles de la kétamine (antagoniste des récepteurs NMDA et agoniste partiel des récepteurs opioïdes).

De nombreuses études s’intéressent à son utilisation à faible dose dans pour le traitement des symptômes dépressifs et à d’autres indications en psychiatre (sevrage à l’alcool ou à d’autres substances), mais aussi pour le traitement de certaines douleurs aiguës ou chroniques de type neuropathiques, les résultats étant particulièrement prometteurs.

Comme pour la kétamine, l’action antidépressive est beaucoup plus rapide que celle des antidépresseurs classiques, les effets pouvant être observés en  quelques heures. De même, ce traitement ne « guérit » pas la dépression, mais constitue un complément à d’autres  traitements ayant une efficacité insuffisante.

Les inhalations de protoxyde d’azote peuvent être indiquées chez des patients avec un épisode dépressif sévère (unipolaire ou bipolaire) sans symptômes psychotiques. Il a comme la kétamine une forte action anti-suicidaire.

D’autres indications comprennent les troubles anxieux résistants comme l’anxiété généralisée et l’état de stress post-traumatique (ESPT). Il peut aussi être utilisé dans un contexte de sevrage à l’alcool ou à d’autres substances.

Le protoxyde d’azote a montré qu’il pouvait diminuer ou supprimer les symptômes dépressifs, les idées suicidaires et l’anxiété.

Si les données sont encore limitées, le traitement semble particulièrement prometteur. Une étude récente montre une amélioration chez 85% des patients, une réponse chez 55% et une rémission chez 40% des patients, comparable avec ce qui peut être observé avec la kétamine. L’effet antidépresseur du protoxyde d’azote peut se manifester dans les 2 heures suivant le traitement et durer jusqu’à 4 semaines chez certains patients après une seule séance.

Deux séances de 60 minutes seront planifiées par semaine pendant 4 semaines, puis d’éventuelles séances de rappel avec espacement progressif selon la réponse au traitement.

Lors de chaque séance, le patient est confortablement allongé sur un divan. Il est accompagné par une infirmière anesthésiste lors de l’ensemble de la séance, sous supervision d’un médecin anesthésiste. Un moniteur multiparamétrique sera utilisé, avec surveillance de l’activité cardiaque, de la pression artérielle et de la saturation en oxygène.

Pour l’inhalation, nous utilisons un système spécifique permettant un contrôle précis des quantités d’oxygène et de protoxyde d’azote administrées, et une récupération du gaz afin d’éviter une exposition du personnel médical.

Durant le traitement, il y a peu d’effets psychoactifs, contrairement à une perfusion de kétamine. La plupart des patients rapportent une sensation de relaxation, d’apaisement et de bien-être. Dans tous les cas un professionnel est présent en permanence et peut intervenir si nécessaire.

A la fin de chaque séance, le protoxyde d’azote est éliminé très rapidement de l’organisme et le patient récupère très vite sans aucune sédation résiduelle. L’inhalation dure environ une heure et l’ensemble de la procédure approximativement de 1h30 à 2h00.

Lorsqu’il est utilisé pur et sans surveillance, le protoxyde d’azote peut être extrêmement toxique, comme il prend la place de l’oxygène dans les poumons, et aboutir à une hypoxie, une asphyxie, des lésions cérébrales et à la mort. En cas d’utilisation répétée, il peut notamment provoquer une carence en vitamine B12, une anémie et une atteinte neurologique. Si son usage peut être détourné, il ne provoque toutefois pas d’addiction à proprement parler.

L’utilisation du protoxyde d’azote dans un cadre médical est très ancienne et bénéficie de beaucoup de recul. Dans le cadre du traitement que nous proposons, le protoxyde d’azote est toujours administré avec de l’oxygène, la proportion de protoxyde d’azote étant de 50% au maximum.

Le protoxyde d’azote administré à visée antidépressive a peu d’effets secondaires, mais peut parfois provoquer des étourdissements, des nausées, des vomissements et des maux de tête. Si cela devait survenir lors de l’inhalation, celle-ci peut être suspendue temporairement. Ces effets sont transitoires et disparaissent rapidement. Une prévention contre les nausées sera prescrite avant le début du traitement, ainsi qu’une supplémentation en vitamine B12.

Les inhalations de protoxyde d’azote ne sont pas remboursées par l’assurance de base ni par les assurances complémentaires en Suisse.

Les traitements, qui comprennent les interventions et surveillances des spécialistes en psychiatrie et en anesthésie sont donc à la charge des patients.

Vous pourrez obtenir plus d’informations concernant les tarifs et modalités de paiement sur simple demande.